lundi 13 décembre 2010

Ciao Luca!

Une page se tourne...
Mercredi dernier, comme chaque mercredi, j'ai commencé à réfléchir au sujet que j'allais traiter dans ma prochaine chronique. Ce jour-là, Renault a officialisé la vente de ses 25 derniers pourcents à Group Lotus, ne restant impliqué dans "son" équipe qu'en tant que motoriste. Voilà qui aurait pu être un beau sujet, servi sur un plateau par le constructeur français. Mais l'imbroglio autour de cette nouvelle écurie Lotus et  la lutte entre Group Lotus et l'écurie de Tony Fernandes n'est pas le genre de chose que j'aime particulièrement traiter. Et puis cette "affaire" a déjà été largement relayée dans la presse et sur divers sites internet depuis quelques mois.

A côté de cette "grosse" info, Ferrari a officialisé le départ de Luca Badoer à la fin de l'année. L'Italien était pilote de réserve pour la Scuderia depuis 1998 et aura bouclé plus de 130 000 kilomètres en essais, un record! Ainsi une page se tourne. Né en 1971 (le 25 janvier), Badoer, fait ses débuts en compétition en karting. Discipline dans laquelle il sera sacré champion d'Italie trois ans de suite (86-87-88). L'étape suivante le conduit logiquement vers la F3. Il remporte le championnat national en 90 et 91. L'année suivante, Badoer prend part au championnat de F3000 au sein de l'écurie Crypton Engineering. Il s'imposera rapidement comme l'un des ténors de la discipline. Sacré champion, il vise logiquement la Formule 1.

C'est donc en 1993 que Luca Badoer fait le grand saut en Formule 1 au volant d'une Lola-Ferrari du team Scuderia Italia. S'il devance régulièrement son équipier, Michael Alboretto, les performances de sa monoplace ne lui permettent pas de particulièrement s'illustrer. Il signe néanmoins une belle septième position à Imola pour son troisième GP. Ce ne sera qu'une brève éclaircie dans une saison difficile pour l'italien qui se retrouvera au chômage en court de saison, l'écurie Scuderia Italia ayant mit la clé sous la porte. Il aurait pu rebondir chez Benetton pour la saison 1994, mais il détruit sa monoplace lors d'un test organisé par l'équipe et c'est finalement JJ Letho qui sera choisi pour épauler un certain Michael Schumacher. Badoer se contente alors d'un poste de pilote d'essais pour Minardi.

En 1995, il retrouve le chemin des grilles de départ au sein de cette même écurie Minardi. Malheureusement au volant d'une monoplace, certes fiable, mais peu performante, Badoer ne réalisera pas de miracle et sera même régulièrement dominé par Pierluigi Martini. En fin de saison, c'est le Portugais Pedro Lamy qui fera équipe avec Badoer, marquant le seul point de l'écurie cette année-là. A la fin du championnat, Luca Badoer est remercié par Minardi. Beaucoup pensent alors que la carrière de l'Italien en F1 est terminée. Mais Badoer s'accroche et s'engage avec la petite équipe Forti pour la saison 96.

Saison qui ne sera pas de tout repos puisqu'il ne verra l'arrivée qu'à une seule reprise et qu'il se retrouvera à pied après le Grand Prix de Silverstone, Forti ayant mis la clé sous la porte. Sans volant pour la saison 1997, il participe à quelques épreuves de FIA GT au volant d'une Lotus Elise, mais sans grand succès. Il participe également à quelques essais pour le compte de Minardi mais se voit préférer des pilotes payants comme Nakano ou Tuero. En 1998,  Badoer devient pilote essayeur pour la Scuderia Ferrari. Accumulant les kilomètres, il ne sera pas étranger à la belle remontée de l'écurie italienne.

58 GP sans marquer de point, un record...
Son rôle de troisième pilote Ferrari ne l'empêchera pas de faire un retour sur les grilles de départ lors de la saison 99, au volant d'une...Minardi. Il doit une nouvelle fois se battre pour les places de fond de grille mais se montre solide et fiable, ramenant régulièrement sa monoplace à bon port. Après l'accident de Schumacher au GP d'Angleterre, il espère, logiquement, épauler Eddie Irvine le temps de la convalescence du champion allemand. Ce sera finalement Mika Salo qui sera choisi par Ferrari pour pallier l'absence de Schumacher. Badoer termine donc la saison avec Minardi. Au Nürburgring, il est sur le point de réaliser le GP de sa carrière. Il est quatrième d'une course qui a tourné au carnage. Mais la chance ne sera, une fois de plus, pas de son côté et il abandonnera à quelques tours de la fin.

A partir de 2000, l'Italien se concentre à 100% à son rôle de troisième pilote pour Ferrari. Le rôle de Badoer dans le gain des titres de Schumacher sera plus d'une fois souligné par l'ensemble de l'écurie. En 2007, alors que la dream team quitte peu à peu le navire, Badoer reste fidèle à Ferrari. L'Italien fait presque partie des meubles.

En 2009, Badoer va se voir offrir une occasion unique de piloter une Ferrari en Grand Prix. Suite à l'accident de Felipe Massa en Hongrie, la Scuderia lui cherche un remplaçant. S'il fut envisagé un temps que Schumacher, qui s'ennuie chez lui en Suisse, puisse reprendre du service, c'est finalement le fidèle Badoer qui sera appelé pour conduire la seconde Ferrari. Cette titularisation est présentée comme une récompense pour les services rendus depuis des années. Mais ce cadeau sera un cadeau empoisonné. Eloigné de toutes compétitions depuis des années, et réduit au rôle de spectateur depuis la réduction des essais privés, Badoer va vite déchanter. A Valence, l'Italien se qualifie en fond de grille, à trois secondes de Kimi Räikkönen. En course, ce ne sera pas mieux, même s'il parvient à terminer l'épreuve, avec un tour de retard sur Rubens Barrichello. Déjà des rumeurs circulent sur son remplacement mais Ferrari lui renouvelle sa confiance pour la manche suivante à Spa-Francorchamps. Malheureusement sur un circuit qu'il connait mieux, ses performances restent bien en deçà de ce qu'on est en droit d'attendre d'un pilote Ferrari et il est remplacé par Giancarlo Fisichella pour le reste de la saison.

En difficulté au volant de la F60
Il serait facile de tirer sur l'ambulance Badoer après ces deux piètres performances, mais en prenant le volant au pied levé après plus de dix ans sans avoir pris le départ de la moindre course, il aurait été stupide d'attendre un miracle de l'Italien au volant d'une monoplace qui était loin d'être un cadeau. Preuve en est que Fisichella, pourtant pole man à Spa sur Force India, ne sera pas à la fête non plus dans le baquet de la F60. Et puis ce serait oublier, un peu vite, le travail important abattu par l'Italien comme pilote d'essais au moment des heures de gloire de la Scuderia au début des années 2000.

Au début de l'année prochaine, Badoer dira adieu à la Scuderia. Si ce départ peut paraître anecdotique pour certains, il marque pourtant la fin d'une époque.


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