lundi 27 décembre 2010

Made in Belgium

16 ans que la Belgique attendait çà!
Après des mois d'attente, c'est désormais officiel, Jérôme d'Ambrosio sera bien l'équipier de Timo Glock chez Marussia Virgin Racing la saison prochaine. La titularisation du bruxellois est l'occasion de revenir sur ceux qui l'ont précédé dans la catégorie reine du sport automobile depuis sa création en 1950.

La Belgique qui a été représentée dés les débuts du championnat du monde grâce à Johnny Claes. Qualifié 21ème sur le mythique circuit de Silverstone, le Belge terminera 11ème de l'épreuve à 6 tours du vainqueur (Giuseppe Farina sur Alfa Roméo). Au volant de sa Talbot Lago T26C, Claes ne sera jamais en mesure de se frotter aux voitures italiennes qui dominent cette première édition du championnat du monde de F1. Son meilleur résultat cette année-là sera une 7ème place décrochée au pied du Rocher monégasque.

L'année suivante, la Talbot ne parvient toujours pas à jouer les premiers rôles en championnat malgré des améliorations apportées à la voiture pour cette nouvelle saison. Une nouvelle fois le meilleur résultat de Claes est une 7ème position chez lui, sur le circuit de Spa-Francorchamps. Hors championnat, il s'imposera pour la deuxième fois consécutive lors du Grand Prix des Frontières.

En 1952, changement de réglementation oblige, Claes troque sa Talbot contre une Simca Gordini. Pour autant les résultats en championnat ne suivent toujours pas. C'est en cette même année 1952, qu'un Belge marque des points pour la première fois en championnat du monde. Paul Frère, au volant d'une HWM, termine 5ème du Grand Prix de Belgique, disputé sous la pluie, à deux tours de la Ferrari d'Ascari. C'est sur ce même tracé, que ce journaliste signera son meilleur résultat (deuxième) en 1956 lors de sa dernière apparition en Grand Prix.

Mais la relève est déjà assurée en la personne de Olivier Gendebien qui dés sa première participation au GP d'Argentine en 1956, marque les deux points de la cinquième place. Gendebien sera aussi le premier Belge à mener une épreuve du championnat du monde au volant d'une Ferrari 156 sur le circuit en Francorchamps en 1961.

Ickx reste le meilleur représentant du plat pays
Etre devant, c'est une chose, encore faut-il le rester. Jacky Ickx y est parvenu à huit reprises au court de ses douze ans de présence en Formule 1. Son ticket pour la discipline reine du sport auto, Ickx l’acquit à l'occasion du Grand Prix d'Allemagne 1967 disputé sur le mythique circuit du Nürburgring. A l'époque, les Formule 2 étaient autorisées à se frotter aux F1 lors de la manche allemande. Au volant de sa Matra Tyrrell, Ickx réalisa le 3ème chrono des qualifications derrière les monoplaces de Clark et Hulme. Mais la petite F2 fut reléguée plus loin sur la grille le lendemain. Malgré une belle remontée, Jacky Ickx dû abandonner en course suite à la casse d'une rotule de bras de suspension. Qu'importe, le jeune pilote s'est fait remarquer et c'est bien ça le plus important.

C'est à la fin de la saison 67 que Ickx effectue le grand saut vers la Formule 1. Il remplace Pedro Rodriguez chez Cooper pour la course disputée à Monza. Course qu'il terminera à une belle 6ème place. Il n'en faut pas plus pour que Enzo Ferrari essaye de s’attacher ses services pour la saison suivante. Le bilan de cette première saison est plutôt positif avec une victoire (Rouen), trois podiums et la quatrième place finale au championnat du monde des pilotes loin devant son équipier Chris Amon, seulement 10ème.

Après un passage chez Brabham en 69 où Ickx remporta deux nouvelles victoires, au Nürburgring et à Mosport, chaque fois devant le futur champion du monde Jackie Stewart, le Belge retourne chez Ferrari pour disputer la saison suivante au volant de la 312B. La dernière née de Maranello était fragile et Ickx dû attendre la cinquième course de la saison, en Hollande, pour marquer ses premiers points. La fin du championnat promet une lutte de toute beauté entre le Belge et Jochen Rindt, leader du championnat du monde. Mais la mort de l'Autrichien lors du Grand Prix de Monza mettra un terme prématuré à cette lutte entre les deux hommes. Ickx s'imposa dans la manche suivante au Canada et était alors le seul à encore pouvoir devancer Rindt en fin de saison. Mais un abandon à Watkins Glen laissa la couronne, à titre posthume, à l'Autrichien. Cette défaite soulagea Ickx qui n'aurait pas voulu être sacré champion du monde dans ces conditions.

Mais la chance est passée, plus jamais au court de sa carrière, Ickx n'aura l'opportunité de se battre pour le titre mondial. En 71 et 72 la Ferrari pêche par manque de fiabilité. La saison 73 ne sera pas plus glorieuse. La 312 B3 est un échec et le divorce entre la Scuderia et son pilote est inévitable. Cette année-là, Jacky Ickx pilotera, pour Ferrari, McLaren (au Nürburgring) avant de finir la saison au volant d'une Iso-Marlboro de Franck Williams.

En 1974, Jacky Ickx rejoint une autre écurie mythique : Lotus. Malheureusement si les Lotus 72 avaient été des machines à gagner, la Lotus 79 sera un échec. Las des abandons à répétition, Ickx met un terme à son engagement avec l'écurie de Colin Chapman au mois de juillet 75. Entre 76 et 78, le pilote belge court pour le compte de Williams et Ensign. Mais son score en championnat restera désespérément vierge. Après une dernière saison disputée avec Ligier en 79, Ickx décide de se retirer du petit monde de la F1.

Boutsen est le dernier Belge à s'être imposé en F1
Ce n'est pas pour autant que la Brabançonne cessera de résonner sur les circuits du Formula One Circus. Thierry Boutsen s'imposera en effet à trois reprises, au Canada et en Australie en 89 et en Hongrie l'année suivante, à chaque fois au volant d'une Williams. Remercié par Franck Williams à la fin de la saison 1990, Boutsen trouvera refuge chez Ligier où il restera pendant deux ans. Mais l'écurie française n'a plus le niveau des années 80 et le Belge ne parvient à marquer des points que lors de la dernière course du championnat 92 sur le circuit d'Adélaïde. En 1993, il rejoint l'écurie d'Eddie Jordan mais les résultats ne suivent pas et Thierry  décide de mettre un terme à sa carrière en F1 à l'occasion de son Grand Prix national.

La dernière apparition d'un pilote belge sur une grille de départ d'un Grand Prix de F1 remonte à 1994 avec Philippe Adams. Le pilote originaire de Mouscron effectuera deux courses (Belgique et Portugal) pour le compte de l'écurie Lotus mais sans grand succès. Il y aussi eu la présence de Betrand Gachot, le franco-belge né au Luxembourg a arpenté les grilles de départ, sous licence belge, entre 1991 et 1995. L'histoire retiendra surtout qu'il a favorisé, bien involontairement, les débuts d'un certain Michael Schumacher. Depuis? Plus rien. Il y a bien eu le poste de troisième pilote Minardi occupé par Bas Leinders en 2004 et les essais de Bertand Baguette, l'année dernière, chez Renault en récompense de son titre en World Series ainsi que pour le compte de l'écurie BMW Sauber, mais sans lendemain.

Le 13 mars prochain, Jérôme d'Ambrosio mettra un terme à 16 ans de disette pour la Belgique et ouvrira un nouveau chapitre de l'histoire du plat pays dans la discipline reine du sport automobile. Un rêve qui se réalise pour le jeune homme de 25 ans (dont c'est l'anniversaire aujourd'hui), que beaucoup pensaient perdu pour la F1 lorsqu'en juillet, DAMS décide de le remplacer, temporairement, par Romain Grosjean. S'il a manqué de chance en fin de campagne en GP2, Jérôme d'Ambrosio a prouvé, lors de chacune de ses sorties au volant d'une F1 qu'il méritait amplement qu'on lui donne sa chance. A lui maintenant de la saisir.


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