mercredi 30 mars 2011

F1 2011 - Top/Flop GP d'Australie

Enfin! La compétition a repris ses droits ce week-end sur le tracé de l'Albert Park de Melbourne. La pause aura été longue, plus que prévu. Qui a été le plus studieux cet hiver? Qui va devoir revoir sa copie? C'est le Top/Flop du Grand Prix d'Australie!

TOP

Sebastian Vettel : Son seul tour de qualification justifie sa présence dans le TOP de ce Grand Prix. Le nouveau champion du monde a justifié son statut de la plus belle des manières en sapant bien comme il faut le moral de ses adversaires, son équipier en premier qui a machine égale s'est retrouvé à presque une seconde pleine à matériel égal. Dimanche le pilote allemand a dominé l'épreuve de la tête et des épaules. Rien à redire, week-end parfait pour Vettel et sa RB7.

Vitaly Petrov : Dire que la saison 2010 du Russe n'a pas été irréprochable est un euphémisme. Mais allez savoir pourquoi (qui a dit l'argent?) il a été reconduit pour 2011 et se voit ainsi offrir une seconde chance. Et après ce premier Grand Prix, il donne raison à ses employeurs. A l'aise dés les premiers essais, Petrov n'a cessé de monter en puissance éclipsant Nick Heidfeld en qualification (il faut dire que l'Allemand n'a pas été aidé par un KERS récalcitrant ni par Schumacher). En course le pilote Lotus Renault n'a pas fait de faute et monte sur son premier podium en F1, du bon boulot. Il va falloir confirmer en Malaisie mais ça démarre bien.

Sergio Pérez : Oui un pilote "payant" peut être compétitif! La preuve avec ce petit mexicain. Marquer des points pour son premier Grand Prix chez les grands est déjà une performance de choix mais se payer le luxe d'en plus devancer son équipier qui est quand même la révélation de l'année dernière donne encore plus de crédit à cette septième position du rookie. Dommage que ce bon résultat soit annulé suite à une infraction technique (aileron arrière non conforme) de son écurie. Même bilan pour Kobayashi qui avait terminé 8ème. 

Button-Massa : C'est sans aucun doute le plus beau duel de ce premier Grand Prix. Button et Massa se sont tiré la bourre un bon moment. C'est ce genre de bagarre qu'on veut voir plus souvent le dimanche après-midi.

McLaren-Mercedes : Autant Virgin me donne raison (voir plus bas) autant les petits gars de Woking me font mentir. En tout cas à moitié. Leurs belles performances soulignent la capacité de l'équipe anglaise à réagir rapidement, et efficacement (ce qui est encore mieux). Qui aurait parié voir les McLaren boy's se placer en adversaires numéro 1 des Red Bull au terme des qualifications? Pas grand monde. On aurait plutôt imaginé la Ferrari d'Alonso dans ce rôle là. Idem en course où Hamilton signe une performance de choix. Dommage pour Button un peu coincé avec le "dépassement" d'Alonso sur Massa. 

FLOP

Nick Heidfeld : Dans la chronique "The last chance?" je mettais en exergue que le pilote allemand était souvent tombé sur des équipiers plus jeunes que lui et qui étaient rarement des manches. Son arrivée chez Lotus Renault GP pouvait donc lui permettre de se refaire une santé, ou en tout cas une réputation. A priori pas de danger de souffrir de la comparaison avec Petrov qui avait été moyen en 2010. Et bien il ne faut jamais dire jamais. Là où le Russe a réalisé un week-end plus que positif, Heidfeld ne peut pas en dire autant. Après un bon départ, il était 12ème dans le premier virage, une petite touchette avec un adversaire a sérieusement endommagé sa monoplace et compromis la suite de sa course. Quoiqu'il en soit, il va falloir se ressaisir rapidement d'autant qu'il paraît que Robert Kubica récupère plus vite que prévu.

Rubens Barrichello : Après son superbe dépassement sur une Sauber dans le virage numéro 3, j'avais envie de le mettre dans le TOP pour nous avoir offert la plus belle manoeuvre du week-end. Mais le tour suivant voilà que papy Rubens, sans doute revigoré par le dépassement précédent, tente une manœuvre un rien kamikaze sur le pauvre Nico Rosberg déjà par verni par la compétitivité de sa monture. Du coup il se retrouve dans le FLOP de ce premier Grand Prix de la saison. De plus le week-end de Williams est relativement décevant dans l'ensemble.

Marussia Virgin Racing : Mes craintes affichées dans ma chronique de présentation de la saison étaient donc fondées. Au terme de la première journée d'essais sur la piste de l'Albert Park, on craignait même une non qualification des MRV02. Heureusement Glock et d'Ambrosio sont parvenu à sauver les meubles et à prendre le départ dimanche. Imaginez un départ à seulement 20 voitures? Voilà qui aurait donné l'occasion à Bernie de la ramener avec son envie de voir deux équipes prendre la poudre d'escampette dans un avenir plus ou moins proche. Si cette qualification est une petite surprise, elle ne masque pas le manque criant de compétitivité de la monoplace conçue à 100% par le système CFD. Il va falloir bosser dur pour être au niveau, sans quoi la saison risque d'être un vrai cauchemar pour Marussia Virgin.

Pirelli : Vous arrivez à bien distinguer les "tendres" des "durs" vous? Si je salue l'idée des couleurs spécifiques à chaque mélange, je ne suis pas franchement convaincu par le système mis en place par le manufacturier italien. La ligne type Bridgestone permettait de mieux distinguer les gommes quelque soit l'angle de caméra proposé. Une ligne plus large que sur les gommes japonaises n'aurait sans doute pas été un luxe mais simplement coloriser les logos des enveloppes n'est, pour ce qui me concerne, pas suffisant. A revoir donc. Par contre en termes d'usure ça n'a pas été la catastrophe annoncée tout l'hiver. Ce serait presque décevant aussi.

L'aileron arrière mobile : Le problème quand on attend énormément de quelque chose c'est qu'on est généralement déçu. On nous promettait des dépassements, on craignait même que cela devienne trop facile. Soyez rassuré, ça ne l'est pas. Au total les téléspectateurs auront assisté à trois manœuvres de dépassement. Certes, la ligne droite de Melbourne n'est pas la plus longue du championnat, mais pour une première ce n'est pas franchement concluant.

PS: J'espère avoir autant de choses à dire lors des prochaines courses!

mardi 29 mars 2011

Clap première!

La saison est lancée!
Un premier Grand Prix est toujours un moment particulier. Pour les équipes et les pilotes tout d'abord pour qui ce premier rendez-vous est en quelque sorte l'aboutissement du travail abattu pendant tout l'hiver. Pour les fans également qui depuis le mois de novembre dernier commençaient à trouver le temps long, l'annulation de Barhëin n'a pas aidé. Et puis pour les modestes chroniqueurs, qui vont avoir un peu plus de matière à se mettre sous la dent pour vous offrir, chaque semaine, un peu de lecture et vous faire vivre, à leur façon, cette nouvelle saison de Formule 1. 

Le premier Grand Prix c'est aussi traditionnellement l'occasion de faire un premier bilan de la situation, même si l'on sait que nous n'auront pas une image précise de la hiérarchie avant le retour en Europe. Cette année, les attentes étaient énormes, on nous promettait enfin le retour du spectacle avec des dépassements en piste et des bagarres à tout les étages. KERS, aileron arrière mobile, pneus moins endurants, plus d'excuses possibles pour s’endormir devant son téléviseur. 

Si du spectacle il y a eu, le magnifique duel entre Jenson Button et Felipe Massa en est probablement le plus bel exemple, il y a tout de même comme un goût de trop peu au terme de cette manche inaugurale. Tout d'abord, l'aileron arrière mobile, dont on craignait, enfin les membres des équipes, qu'il ne facilite trop les manœuvres de dépassements, n'a que très rarement été déterminent. Au total, les courageux qui se sont levé tôt pour assister à la course australienne auront assisté à trois dépassements favorisés par ce fameux système. Peut mieux faire donc. Cela étant, inutile de tirer à boulets rouge sur le DRS (Drag Reduction System). En effet la ligne droite de Melbourne n'est pas la plus longue du championnat (seulement 867 mètres) et son utilisation devrait, espérons le du moins, être plus probante en Malaisie ou en Chine. 

Rayon déceptions toujours, l'usure des Pirelli. Encore une fois on craignait le pire avec une dégradation importante pouvant conduire à des situations rocambolesques, que neni. La catastrophe annoncée n'a donc pas eu lieu mais encore une fois l'histoire pourrait être différente en Malaisie avec des températures supérieures à celles rencontrées dans l'Albert Park. 

Parmi les bonnes surprises de ce premier rendez-vous, la bonne forme affichée par les Sauber, même si les deux C30 ont été disqualifiées pour aileron arrière non conforme, Pérez et Kobayashi n'ont pas démérité. Exclusion qui me prive d'un sujet de chronique. Au terme de la course j'envisageais en effet de me pencher sur les rookies ayant marqué un point lors de leur première participation à un Grand Prix de F1. Les Sauber out, il y a bien Paul di Resta qui remonte dans le top 10, mais même si le champion DTM a montré qu'il était solide en terminant derrière son expérimenté équipier, cette dixième place acquise sur tapis vert ne me semblait pas justifier d'approfondir le sujet. Notons tout de même que sur les 24 pilotes que compte le plateau 2011, seulement six d’entre eux ont réussi à entrer dans les points pour leur premier départ au volant d’une Formule 1 ; Lewis Hamilton, Sebastian Vettel, Mark Webber, Nico Rosberg, Sébastien Buemi et désormais Paul di Resta.

Première également pour Jérôme d'Ambrosio, autre néophyte de cette saison cuvée 2011. Le pilote belge n'a pas fait d'étincelles, en même temps difficile de briller au volant de la Virgin, mais n'a pas démérité en faisant jeu égal avec Timo Glock et surtout en terminant son premier GP, ce qui est évidemment une bonne chose pour accumuler les kilomètres et de l'expérience. 

De l'expérience, HRT en aurait bien besoin. La F111 n'a pris part aux qualifications que d'extrême justesse. Les pièces arrivant au compte goutte en Australie. Les mécaniciens n'ont pas ménagé leurs efforts pour que les deux pilotes puissent s'élancer samedi après-midi, brûlant même un de leurs jokers en travaillant toute la nuit*. Malheureusement, le miracle n'a pas eu lieu et les deux Hispania sont restées dans les stands pour la course de dimanche. Espérons pour les membres de l'équipe, pilotes, mécanos etc, que la Malaisie leur permettra de retrouver le sourire. Car même si la situation financière de HRT peut prêter à rire, ces hommes méritent le respect rien que pour y croire et faire le maximum avec les modestes moyens dont ils disposent.

Prochain rendez-vous dans quinze jours en Malaisie pour la deuxième manche du championnat du monde de Formule 1. D'ici là, vous pourrez retrouver une nouvelle chronique mardi prochain et la nouvelle rubrique Top/Flop sur F1 Chronicles.

*Un couvre-feu est désormais obligatoire pour les équipes qui ne peuvent plus travailler sur les voitures entre minuit et six heures avant la première séance d'essais libres et entre une et sept heures avant les essais du samedi. Chaque équipe dispose de quatre "jokers" sur l'ensemble de la saison.

vendredi 25 mars 2011

F1 2011 - Australie - Qualifications en live

TF1 ayant décidé de ne plus diffuser la séance de qualifications, Fan-F1.com et ses partenaires vous proposent de vivre en direct, à partir de 6h45, cette première séance qualificative de l'année !

Vous y retrouverez les commentaires de la rédaction et pourrez même interagir avec quelques un de nos rédacteurs en leur posant vos questions auxquelles ils essayeront de répondre.

Pour suivre ce live cliquez ici!

mardi 22 mars 2011

Pas (forcément) prophètes dans leur pays

La victoire à domicile pour Webber?
Le grand cirque de la F1 plantera son chapiteau à Melbourne le week-end prochain, pour la manche inaugurale du championnat 2011. Ce sera la 27ème édition du Grand Prix d'Australie (15ème à Melbourne) et il y aura un seul pilote australien sur la grille: Mark Webber. En comparaison avec les Allemands, qui comptent six pilotes, le pays des kangourous n'est pas le plus représenté. Ce qui n'empêche que les chances de voir AussieGrit s'imposer sont réelles. Ce serait d'ailleurs la première fois qu'un Australien s'imposerait sur ses terres.

En jetant un œil sur les statistiques, on se rend compte que c'est Michael Schumacher qui possède le plus grand nombre de victoires en Australie avec quatre succès. Le septuple champion du monde est suivi par Alain Prost et Gerhard Berger qui comptent deux victoires chacun. Le pilote Mercedes est également le seul Allemand à s'être imposé chez lui lors du Grand Prix d'Allemagne (nous ne prenons pas en compte le GP d'Europe disputé sur le Nurburgring) avec quatre succès. Comme quoi, on n’est pas forcément prophète en son pays.

Si l'on passe en revue le calendrier 2011 de Formule 1, on se rend compte que s'imposer chez soi n'est pas forcément des plus simples. Ainsi, aucun Belge n'a remporté la course sur ses terres, et ça ne risque pas de changer cette année avec Jérôme D'Ambrosio au volant de sa modeste Marussia Virgin Racing. En revanche l'épreuve belge a souvent sacré les plus grands champions. Le top cinq des recordmen de victoires étant composé de Schumacher (6), Senna (5), Clark (4), Räikkönen (4) et Fangio (3). Nos amis japonais ne sont pas mieux servis puisqu'aucun pilote national ne s'est imposé en 26 éditions. En Espagne, il aura fallu attendre l'arrivée d'Alonso pour entendre l'hymne national joué lors de la cérémonie du podium, c'était en 2006. De même, au Canada, seul Gilles Villeneuve a coiffé les lauriers de vainqueur en 1978. C'est aussi le premier succès du petit prince.

Nos voisins britanniques sont bien mieux lotis avec dix vainqueurs. C'est Jim Clark qui est le plus récompensé à domicile avec cinq succès, dont quatre consécutifs entre 62 et 65. Nigel Mansell monte sur la troisième marche du podium avec quatre bouquets de vainqueur. Entre les deux on trouve Alain Prost ex-æquo avec le grand Clark. La dernière victoire d'un Anglais n'est pas si lointaine puisqu'il s'agit de Lewis Hamilton en 2008.

Parfois la victoire d'un pilote devant son public peut remonter à bien plus longtemps. C'est le cas en Italie où le dernier à avoir fait retentir le Fratelli d'Italia est Ludovico Scarfiotti en 1966 sur une Ferrari. A noter d'ailleurs que les trois Italiens qui se sont imposés chez eux l'ont tous fait au volant d'une monoplace d'un constructeur transalpin. Farina a remporté l'épreuve en 50 avec Alfa Roméo tandis que Ascari s'est adjugé les éditions 51 et 52 avec la Scuderia Ferrari.

En 2008, Felipe Massa a rendu le sourire à tout en peuple en s'imposant sur le tracé d'Interlagos. La dernière victoire d'un local datait de 1993 avec Ayrton Senna. Ironie du sort quelques secondes après avoir franchi la ligne, le sympathique Brésilien perdait le titre mondial suite au dépassement de Lewis Hamilton sur la Toyota de Timo Glock en perdition.

Ce qui est certain, c'est qu'avec la RB7, Mark Webber a une monoplace qui peut le conduire à la victoire. L'année dernière il n'avait terminé qu'en neuvième position et n'a jamais fait mieux que cinquième, en 2005 au volant d'une Williams-BMW et en 2002 pour ses débuts en Formule 1 avec la modeste équipe Minardi. On se souvient tous des images de joie du clan italien lorsque Webber avait franchi la ligne d'arrivée. Est-ce que 2011 sera l'année du grand Mark dans son fief? Réponse la semaine prochaine.

jeudi 17 mars 2011

Guide F1 2011

Dans un peu plus d'une semaine maintenant, le championnat du monde 2011 de Formule sera lancé en Australie. Après plusieurs mois de gestation et de longues heures d’élaboration, notre partenaire Le SAV de la F1, est heureux de pouvoir vous présenter le Guide du SAV de la F1 qui saura vous accompagner tout au long de cette saison 2011 qui s’annonce excitante !

Cet ouvrage de 54 pages se présente comme un cahier de vacances avec de nombreux jeux en tous genres mais aussi un vrai contenu sur la F1, analyse de l’intersaison et bien d’autres choses encore.

Ce guide 2011 est disponible en deux formats auprès du site TheBookEdition :

Un format papier au prix de 15€99 (livré sous une semaine) ;
Un format .pdf téléchargeable au prix de 5€99.

Pour avoir un aperçu de cet ouvrage, vous pouvez cliquez ici.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du SAV.

Bonne lecture.

mardi 15 mars 2011

F1 2011, preview

Le championnat du monde 2011 de Formule 1 débutera dans un peu moins de deux semaines maintenant. L’attente aura été longue pour les nombreux fans à travers le monde, impatients de voir leur(s) pilote(s) favori(s) en découdre sur la piste. D’autant que le spectacle devrait être à la hauteur pour ce nouveau cru. KERS, aileron arrière mobile, Pirelli, vous connaissez la chanson, on vous en a suffisamment parlé tout au long de l’hiver ( Cf: Ce qui change en 2011 et Trop tendres les Pirelli?)

La semaine dernière, toutes les équipes étaient à Barcelone pour la dernière semaine d’essais avant de s’envoler pour Melbourne théâtre du premier round de la saison. A signaler que même Hispania Racing était présente. Si l’écurie n’a pas effectué le moindre tour, elle a tout de même officialisé son deuxième pilote et dévoilé sa monoplace, la F111. Pourtant, Liuzzi espérait bien monter dans la monoplace samedi, mais les conditions climatiques (et un manque de pièces…) auront refroidi les ardeurs de l’équipe espagnole qui aura donc connu une préparation aussi chaotique qu’en 2010. Ce qui ne l’empêche pas d’espérer pouvoir rester au contact de Virgin et Team Lotus. Wait and see.

S’il est toujours particulièrement difficile de tirer des conclusions des essais hivernaux, c’est encore plus vrai cette année tant les paramètres à prendre en compte sont multiples. Quels types de gomme ? Quelle quantité d’essence ? Utilisation du KERS ou non ? Même chose concernant l’aileron arrière mobile. Bref, un vrai casse-tête !

Si la performance pure peut donc être complexe à déchiffrer, la fiabilité l’est beaucoup moins. A ce petit jeu, c’est sans conteste Ferrari qui remporte la palme. La nouvelle arme de Maranello a tourné comme une horloge durant tout l’hiver. On se souvient que c’était l’un des points forts de la Scuderia au début des années 2000, lorsque l’équipe italienne enchainait les titres comme des perles. La constance pourrait bien être également un atout dans le clan Red Bull. La RB7 fait figure d’épouvantail dans le paddock et a semblé bien plus robuste que sa devancière, championne du monde. Certains craignent même que la boisson autrichienne ait caché son jeu, ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la concurrence. Info ou intox ? Premiers éléments de réponse en Australie.

2011 pourrait bien être une année faste pour Dietrich Mateschitz. En effet, outre les belles prédispositions de la dernière création de Newey, la petite sœur, la STR6, semble elle aussi bien née. Bien sûr, peu de chance de voir Buemi et Alguersuari jouer le titre mondial, mais Toro Rosso pourrait bien créer la surprise en 2011. Avec une victoire chanceuse comme à Monza en 2008 ?

Surprise qui pourrait bien venir de chez Lotus Renault GP. La R31 équipée de ses échappements pour le moins originaux, est souvent citée comme pouvant prétendre à la troisième place derrière le duo, apparemment intouchable, Red Bull-Ferrari. Il est bien évidement trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, mais la monoplace d’Enstone donne satisfaction à ses pilotes, ce qui est tout de même bon signe. C’est peut-être l’absence de Kubica qui pourrait être le plus handicapant pour Lotus Renault. Certes, Heidfeld est un bon pilote et était sans aucun doute le meilleur choix au moment de chercher un remplaçant au Polonais, mais sera-t-il capable d’aller chercher le dernier dixième qui fait la différence ?

Au rayon des bonnes nouvelles, les chronos signés par Schumacher et Rosberg vendredi, en sont une. Mercedes GP étrennait pour l’occasion son package final pour Melbourne. Le staff de l’écurie germanique attendait beaucoup de ces nouveautés et il semble qu’il avait raison. Suffisant pour aller chatouiller Red Bull ? Encore une fois, il est compliqué de s’avancer à un quelconque pronostic, mais les progrès semblent bien réels et c’est de bon augure pour la saison 2011 qui devra être meilleure que la précédente. Si Nico Rosberg a été à la hauteur des espérances en 2010, Schumacher devra faire taire les mauvaises langues qui pensent qu’il aurait mieux fait de rester chez lui à regarder les GP à la télé. 

Derrière, McLaren semble en difficulté. La MP4-26 se veut originale et radicale. L’est-elle trop ? Souvenons-nous de l’arlésienne MP4-18 que l’équipe de Woking n’avait jamais réussi à dompter au point qu’elle n’avait participé à aucune course. Hamilton et Button admettent qu’ils n’ont pas une monoplace capable de jouer le titre, du moins pour l’instant. On connait la force de frappe de l’écurie qui avait superbement redressé la barre pendant la saison 2009. Pourtant il faudra rapidement trouver comment rendre la MP4-26 performante si elle ne veut pas dire au revoir à ses chances de sacre prématurément. 

Le reste du peloton devrait être assez homogène avec, dans le désordre, les Toro Rosso, les Force India, les Williams, les Sauber et les Team Lotus (à condition qu’elles soient fiables). Et Virgin dans tout ça ? Il n’est pas facile de savoir quoi en penser. La MRV02 n’a pas franchement affolé le chrono, loin de là. Se passer de soufflerie dans la conception d’une monoplace de F1 est-elle vraiment une bonne idée ? Mais comme pour les autres, on ne sait pas quel était le programme de l’écurie durant les divers essais. Quant à HRT, personne ne sait rien. L’équipe affiche un certain optimisme (de façade ?) mais il paraît un peu présomptueux d’espérer ne pas être reléguée au fin fond de la grille sans avoir fait le moindre kilomètre. 

En conclusion, il semble bien que le début de saison aura la physionomie suivante : Red Bull et Ferrari seront devant, au coude à coude. Lotus Renault et Mercedes GP seront en embuscade avec McLaren jouant la cinquième roue du carrosse en attendant mieux. Derrière ? On devrait avoir un beau petit groupe avec Toro Rosso, Williams, Force India et Sauber voir pourquoi pas la Team Lotus. En ce qui concerne Virgin, les chronos signés cet hiver n’ont pas été sensationnels. En espérant que l’équipe n’ait pas montré son vrai potentiel et sera plus performante une fois que les choses sérieuses débuteront sinon elle pourrait bien être larguée. Reste l’inconnue Hispania Racing, mais il serait étonnant que les deux F111 n’occupent pas la dernière ligne de la grille. 

PS : Rendez-vous dans quatre ou cinq Grands Prix pour voir si j’avais raison. En attendant, n’hésitez pas à donner votre avis et vos pronostics pour ce nouveau championnat. 

mardi 8 mars 2011

Sacré Bernie!

Bernie ne manque pas d'idées...
Ce n'est un scoop pour personne, le spectacle en Formule 1 pose problème depuis quelques années. Le manque de dépassements entre les concurrents est souvent la cause de nombreux assoupissements les dimanches après-midi. La FIA est bien consciente du problème et se penche dessus. Résultat? D'incessants changements de règlements rapidement contournés par les équipes. Le meilleur exemple étant le double diffuseur introduit par Brawn GP, Williams et Toyota en 2009. Cet artifice aérodynamique sera d'ailleurs interdit cette saison. Ce qui ne manquera pas de réduire significativement l'appui des monoplaces.

En 2011, le championnat du monde va sortir l'artillerie lourde! Nouveaux pneumatiques (voir la chronique de la semaine dernière), retour du KERS et aileron arrière mobile. Et si ce n'était pas suffisant? Si le spectacle proposé n'était, une nouvelle fois, pas à la hauteur? Bernie Ecclestone, jamais fatigué, a bien une petite idée sur la question. En effet, dans une interview accordée au site officiel de la F1, le Big boss a émit l'idée suivante : pourquoi ne pas faire pleuvoir de manière impromptue sur les circuits? Enfin impromptue, pas vraiment. Les équipes et les pilotes seraient informés de l'averse environ deux minutes avant l'ouverture des vannes. Pour en arriver à cette solution, pour le moins extrême, Bernie est parti du constat que les courses les plus intéressantes de ces dernières années avaient eu lieu sous la pluie. Pour le coup, on ne peut pas lui donner tord.

Evidemment, cette suggestion du Britannique n'a pas vraiment convaincu les fans qui s'en sont donné à cœur joie sur différents forums pour casser du sucre sur le dos du pauvre Bernie. Franchement, je trouve ça injuste et je crois que l'idée d'Ecclestone ne va pas suffisamment loin. Certains ont parlé d'idée à la Mario Kart, complètement ridicule! Et pourquoi pas? Après tout, la célèbre franchisse de Nintendo n'est-elle pas l'une des plus fun sur le marché des jeux vidéo? Ainsi pourquoi ne pas imaginer transposer ce même fun au championnat du monde de F1? Avec le système KERS et l'aileron arrière mobile, nous avons déjà des "gadgets" permettant de booster les voitures afin de faciliter une tentative de dépassement. 

Alors pourquoi ne pas voir plus loin? Vous imaginez Sebastian Vettel dominer fièrement la course quand tout à coup, une peau de banane laissée malencontreusement sur la trajectoire par un adversaire le fait sortir de la piste au profit de Fernando Alonso? Et alors que tout le monde pense que la course est gagnée pour l'Espagnol, ce bougre de Schumacher ramasse un paquet cadeau qui voit sa Mercedes GP équipée de pneus type Monster Truck lui permettant d'écraser, littéralement, ses adversaires! Et pourquoi ne pas intégrer un système d’arrosage à même les monoplaces ? Un adversaire un peu trop collant et hop une petite flaque pour respirer un peu. Suspense garanti jusque dans les derniers mètres de la course. D’accord ça ferait encore un bouton de plus sur les volants déjà largement surchargés (voir précédente chronique) mais du moment que le spectacle est au rendez-vous, on s’en fout !

Dans le même ordre d'idée, Bernie Ecclestone avait envisagé de placer des raccourcis (utilisables cinq fois maximum) sur les circuits. Un bon moyen pour un pilote de dépasser un concurrent, un peu comme dans les vieux Need For Speed. A l'époque les équipes n'avaient pas été particulièrement emballées par la proposition de tonton Bernie, pourtant une telle solution aurait bien aidé Alonso à Abu Dhabi au lieu de perdre son temps, et le titre, à analyser les échappements de la Renault de Vitaly Petrov.

Vous l'aurez compris, toute mon argumentation est bien évidemment à prendre au second degré, enfin presque... Car si pour beaucoup il ne s'agit que de la dernière lubie en date du vieux Bernie, du côté de chez Pirelli, on ne trouve pas ça si stupide, voire même très intéressant. La question qui se pose alors est de savoir quelle mouche a piqué, à la fois Bernie et Paul Hembery, patron de Pirelli Motorsport? A moins que ce ne soit pas une mouche...

Plus sérieusement, s'il est vrai que les Grands Prix disputés sur le mouillé offrent, statistiquement, plus de courses intéressantes que ceux courus sur piste sèche, il semble totalement déplacé de penser à mettre en place un système d'arrosage sur les circuits alors même que la Formule 1 essaye de se donner une image un peu plus verte avec la réintroduction du système KERS et la prochaine réglementation moteur prévue pour 2013. Outre ces considérations purement écologiques, la dernière idée lumineuse de Bernie n'a de toute façon aucune chance de voir le jour, mais elle a au moins le mérite de faire parler. Et comme il le dit si bien, à propos de la F1, peu importe pourquoi on en parle, du moment qu'on en parle...

mardi 1 mars 2011

Trop tendres les Pirelli?

Pirelli va devoir convaincre
Si le prochain championnat verra le retour du (fameux) système KERS et l'arrivée de l'aileron arrière mobile, le plus gros changement de la saison 2011, sera sans aucun doute l'arrivée de Pirelli en lieu et place de Bridgestone comme manufacturier de pneumatiques.

C'est en juin 2010 que la marque italienne a été choisie pour devenir le nouveau fournisseur officiel de la Formule 1, avec pour mission de fournir des gommes favorisant le spectacle. Pirelli a donc travaillé sur des pneus à la fois performants mais peu endurants pour les plus tendres afin qu'il y ait une plus grande différence de performance entre les quatre types de pneumatiques (super tendres, tendres, mediums et durs) afin de favoriser les manœuvres de dépassements. 

Après plusieurs mois de développement avec une Toyota de 2009 confiée à Nick Heidfeld, Romain Grosjean et Pedro De La Rosa, les équipes de F1 découvraient leurs nouvelles gommes à Abu Dhabi après l'ultime manche du championnat du monde. Premier contact plutôt concluant. « Je crois que les pneus se sont bien comportés. Mieux que nous l’espérions étant donné le peu de temps dont Pirelli a disposé. Ils ont fait du bon boulot, » déclarait, pour sa part, le tout nouveau champion du monde Sebastian Vettel. 

Pourtant depuis le début des essais hivernaux, les avis sont beaucoup moins dithyrambiques et les critiques fusent concernant les produits fournis par la marque transalpine. La cause ? Une usure jugée beaucoup trop rapide, entrainant une chute importante des performances des monoplaces. « Les pneus se dégradent beaucoup, surtout à l’arrière, et les chronos ne sont pas cohérents, » se plaignait Fernando Alonso après ses premiers tours de roue sur le circuit de Valence.

Qui dit usure plus importante, dit passages aux stands plus nombreux. Ainsi les pilotes devraient s’arrêter à deux, voire trois reprises sur certains tracés. Fini donc d’essayer de sauver une mauvaise qualification en rentrant dans la pitlane dés le premier tour pour monter la deuxième spécification de pneus et aller au bout de l’épreuve en espérant grimper dans la hiérarchie. Une situation qui devrait donner lieu à des stratégies différentes en fonction des équipes.

Pour Jarno Trulli, ce n’est pas tellement l’usure qui pose problème mais l’équilibre. « A mon avis, la dégradation est secondaire par rapport à l’équilibre sur la piste. Lorsque vous avez des pneus neufs, il y a d’abord du sous-virage, puis trois tours plus tard le comportement est différent, » explique le pilote de l’écurie Team Lotus.

Les performances globales n’apportent pas entière satisfaction, mais est-ce que le but recherché, à savoir fournir plus de dépassements et donc plus de spectacle aux fans assis devant leur poste de télé et amassés aux abords des circuits sera atteint ? Sans aucun doute, à en croire Nick Wirth, directeur technique chez Virgin Racing. « Les journalistes et le public, vous allez vivre une saison particulièrement spectaculaire.» 

« A part les pneus, rien d’autre ne peut contribuer davantage à dépasser, parce que lorsque vous chaussez les pneus neufs vous pouvez être jusqu’à six secondes plus rapide que ceux qui n’ont pas changé de gommes, » a, pour sa part, déclaré Fernando Alonso au journal espagnol Diario Sport.

Avis partagé par Mark Webber, même si l’Australien émet un petit bémol. « Avec les différentes stratégies, il y aura des différences de vitesse importantes entre les monoplaces. Mais parfois ce sera une voiture facile à dépasser, je ne sais pas si ce sera spectaculaire, » s’interroge le pilote Red Bull dans les colonnes d'Auto Motor und Sport.

Le seul à se montrer vraiment sceptique à ce sujet n’est autre que le champion du monde 2010, Sebastian Vettel. Le jeune homme de 23 ans, estime que l’usure des pneus aura pour effet de mettre beaucoup de dépôt de gomme en dehors de la trajectoire ce qui rendra plus compliqué une tentative de dépassement. « A la mi-course, il y aura tellement de gomme sur la piste que même les ailerons ajustables ne vous aideront pas. Parce que lorsque vous serez hors de la trajectoire, vous devrez freiner beaucoup plus tôt, » explique Vettel. 

Le bilan est un peu plus positif en ce qui concerne les pneus pluie et intermédiaires développés par Pirelli. Si Jaime Alguersuari a salué la constance des gommes intermédiaires, Kobayashi estime que l’adhérence de ces pneus est moins bonne que celle des Bridgestone. La plus grande inconnue reste de savoir quand passer des pneus pluie aux intermédiaires et des intermédiaires aux slicks.

Il y a tout de même des pilotes qui sont satisfaits du passage des Bridgestone aux Pirelli. C’est le cas de Felipe Massa qui a connu une campagne 2010 délicate. Le Brésilien, tout comme Michael Schumacher, n’arrivait pas à faire fonctionner correctement les pneus avant. Les gommes italiennes offrent un train avant beaucoup plus directif ce qui donne une meilleure précision en entrée de virage et convient mieux au pilote Ferrari. « Je contrôle bien mieux la monoplace et je sais ce que je peux faire, » expliquait Massa après les derniers essais de Barcelone. 

Autre pilote qui devrait apprécier ce changement, c’est Jenson Button. L’Anglais est connu pour avoir un pilotage coulé, au contraire de son équipier qui use plus ses pneus. « Nos simulations de pré-saison suggèrent que les nouveaux pneus devraient bien convenir à mon style de pilotage, » déclarait le champion du monde 2009 lors de la présentation de la MP4-26 à Berlin.

De son côté, Lewis Hamilton se veut philosophe, rappelant que la situation sera la même pour tout le monde. Sauf que chaque dimanche, il y aura un vainqueur et des vaincus. Chiche que les pneus seront régulièrement incriminés pour expliquer une contre performance ? 

 
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