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Benoit Fraikin
Pour Etienne Davignon, président de la société Spa Grand Prix il s’agit « d’une solution qui constitue un progrès par rapport au fait de ne plus l’avoir donc arrêtons de pleurnicher sur ce que l’on préfère et pour lequel on n’a pas les moyens. Il y a quelques années il était établi que ce serait fini, aujourd’hui ça n’est pas fini et on dit ce n’est pas assez. ». Pourtant, la situation du Grand Prix de Belgique et d’autres courses, principalement européennes, met avant tout en exergue les excès de la politique de Bernie Ecclestone qui demande sans cesse plus d’argent aux promoteurs pour accueillir la F1. Et si les organisateurs européens ne peuvent pas payer, il ira du côté des pays arabes qui eux sont prêt à débourser des sommes folles pour faire venir le grand cirque de la F1 chez eux. Face à cette surenchère il est évident que les ‘vieux circuits’ n’ont aucune chance.
Cette saison, la FOTA a eu la bonne idée d’organiser différents forums avec les fans de la discipline (NDLR: le prochain se tiendra d'ailleurs à Monza dans 15 jours) pour leur permettre d’échanger avec les acteurs de la F1 soucieux de se rapprocher de leur public. A l’occasion du deuxième forum organisé dans les locaux de l’écurie McLaren à Woking, Martin Withmarsh avait souligné l’importance pour la F1 de conserver des Grands Prix historiques parmi lesquels la France aurait légitimement sa place, au calendrier quitte à ce que les équipes reçoivent moins d’argent pour se déplacer sur ces circuits qui ont fait l’histoire de la discipline. Si les écuries semblent d’accord de consentir à un effort financier, il n’en est rien pour Bernie Ecclestone qui fait la sourde oreille. Il suffirait pourtant d’une diminution d’environ deux millions d’euros du prix du plateau pour que la F1 en Belgique ne soit plus en déficit. C’est moins que les quelques 3 millions et demi dépensés par le grand argentier de la F1 pour assurer l’ambiance musicale du mariage de sa fille Petra à Rome.
Alors oui, l’idée d’une alternance est mieux que ne plus avoir le Grand Prix du tout mais elle fait aussi le jeu de Bernie qui va pouvoir continuer à faire monter les enchères avec de plus en plus de pays puisque si toutes les manches inscrites au championnat du monde actuellement jouent le même jeu il pourra faire aller la F1 dans pas moins de 40 pays au lieu de 20. Il y a là, à n’en pas douter, une occasion pour tonton Bernie de se remplir encore un peu plus des poches déjà bien remplies. Bien entendu du côté de la France, cette alternance est une bonne nouvelle étant donné que le pays n'a plus de Grand Prix depuis quelques années, l'enthousiasme affiché par les fans de l'hexagone est donc tout à fait compréhensible, et il n'est pas ici question de s'opposer au retour du Grand Prix de France. Mais est-ce vraiment la meilleure solution à terme? Est-ce que ça ne fait pas que reporter le problème? Quelle sera la prochaine étape? Une alternance sur trois ans pour satisfaire l'appétit sans fin d'Ecclestone? Pas sûr que ce principe que ce soit entre la Belgique et la France ou entre n'importe quels autres pays soit la bonne réponse au problème.
La Belgique est un petit pays, et l’organisation d’un Grand Prix de Formule 1 le place sur l’échiquier mondial chaque année, la F1 étant l’un des évènements sportifs les plus regardés après la Coupe du Monde de football et les Jeux Olympiques. La solution serait peut-être d’essayer de se rapprocher des équipes et de la FOTA pour faire poids contre le détenteur des droits commerciaux de la F1 qui se montre inflexible ne regardant qu’à son portefeuille avant les intérêts sportifs.
La course de dimanche devrait pourtant être plus qu’un argument de poids pour permettre à l’épreuve belge de garder sa place de façon annuelle. Comparé aux processions dont nous gratifient certains circuits (Abu Dhabi par exemple) il n’y a pourtant pas photo. Quand on va sur de vrais circuits, on a du spectacle et ce sans avoir besoin d’artifices tels que le DRS pour pimenter un peu le show. Mais comme le soulignait laconiquement un journaliste belge en salle de presse dimanche « ce n’est plus du sport c’est du business ! » et croire que Bernie fléchira c’est peut-être croire au Père Noël…
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