jeudi 2 juin 2011

La frustration du champion

Si l'accident de Sergio Pérez a alimenté toutes les conversations au terme de la séance qualificative, il est un autre sujet qui n'a pas manqué de faire parler tous les fans de Formule Un : l'attitude, sur la piste et en dehors, de Lewis Hamilton. Frustré par une qualification moyenne alors qu'il espérait jouer les premiers rôles en Principauté, le pilote McLaren est parti le couteau entre les dents, bien décidé à revenir aux avant-postes. J'ai déjà souligné cette saison la principale qualité de Lewis Hamilton qui est qu'il ne lache jamais rien, qu'il y croit jusqu'au bout, comme en Chine ou, surtout, en Espagne où il n'a pas cessé de mettre la pression sur Vettel jusque dans les derniers mètres de la course. 

A Monaco, Hamilton a pêché par excès d'agressivité, au grand damne de Felipe Massa et de Pastor Maldonado qui ne faisaient pas une mauvaise course. C'est peut-être d'autant plus frustrant pour le Vénézuélien qui pouvait ouvrir la marque pour son compte personnel mais aussi pour son équipe en manque de points depuis l'ouverture du championnat. On a dit beaucoup de choses sur l'attitude d'Hamilton, moi le premier (voir ma chronique sur Fan-F1). La vérité est que j'ai peut-être réagit, comme Lewis, un peu sur le coup sans vraiment prendre de recul. Je ne suis d'ailleurs pas particulièrement satisfait de cette chronique, raison pour laquelle j'ai décidé de prendre un peu de temps pour revenir, calmement sur ce sujet sur ce blog, d'ou une publication plus tardive que d'habitude.

Soyons clair, les pénalités infligées par la FIA au pilote anglais sont justifiées et Lewis doit les accepter. Cela étant, il a les défauts de ses qualités, c'est un attaquant, un fighter, et à Monaco il faut savoir un peu calmer ses ardeurs, ce que n'a pas su faire à Hamilton. Pourtant en début de course, sa manœuvre, bien que tout aussi gonflée, sur Michael Schumacher m'a enthousiasmé, mais c'est passé, contrairement à celle sur Maldonado. C'est vrai que, même s'il n'a plus le lustre d'antan, Schumacher reste un vieux briscard et qu'il n'a pas joué les kamikaze lorsqu'il a vu la McLaren débouler dans ses rétros, bien aidé par le DRS, là où un Maldonado, sans doute un peu fougueux, manquant d'expérience en F1, et tout content de pouvoir enfin marquer des points n'a pas sans doute pas fait preuve de la même lucidité que son glorieux aîné. Est-ce à dire qu'il ne faut attaquer durement qu'un adversaire "à sa taille"? Peut-être pas, mais il faut pouvoir maîtriser les évènements et anticiper la réaction de l'adversaire au moment de porter une attaque. Dans les deux cas, Hamilton a, à mon sens, manqué de discernement. 

Revenons maintenant sur les déclarations du champion du monde 2008 à sa descente de voiture. J'ai trouvé personnellement ridicule d'insinuer que la FIA pouvait être raciste, et encore plus maladroite l'explication comme quoi il s'agissait là d'un trait d'humour. Si mes souvenirs sont bons, ce n'est pas la première fois que ce genre d'allusions fait surface et ça me dérange profondément. Il s'en est d'ailleurs excusé. Il a fait de même concernant les propos tenu à l'encontre de Massa et de Maldonado, qui sont à mettre sur le compte d'une énorme frustration. Peut-on leur en vouloir? Pas totalement. Après tout, Prost et Senna ne se sont pas toujours envoyer des fleurs. Ils sont 24 sur la grille et 24 à estimer être meilleurs que les 23 autres. S'ils ne pensaient pas ça, ils ne seraient pas en F1. 

Dans sa chronique hebdomadaire pour le site grandprix.com, Maurice Hamilton, un vétéran des Grands Prix, revient, lui aussi, sur le "cas" Hamilton. Avant d'écrire son papier, il souhaitait avoir l'opinion des fans à ce sujet. Il leur a donc posé la question via son Twitter. Le résultat est qu'une large majorité (70%) aime Hamilton pour son amour de la course et le brio qu'il a en piste. Ce qui rejoint ce que j'expliquais précédemment en évoquant le Grand Prix d'Espagne ou celui de Chine, par exemple. 

Hamilton est passé à côté de son week-end à Monaco et n'a pas vraiment été digne de son talent ni sur la piste, ni en dehors. C'est dommage mais cela ne remet aucunement en cause son talent. Gageons que ça le fera grandi, les erreurs c'est fait pour ça. Et puis pour une fois qu'un pilote sort un peu des sentiers battu de la communication ultra formatée de son équipe...

Le prochain rendez-vous du Formula One Circus est au Canada, un circuit qu'Hamilton affectionne. Nul doute qu'il y réussira une bonne performance qui fera oublier sa débâcle monégasque.

PS: Vous pourrez retrouver le Top/Flop du Grand Prix de Monaco soit demain, soit en début de semaine prochaine. Mais je ne l'oublie pas.


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