mardi 7 juin 2011

F1 2011 : Show devant!

Le principal problème de la Formule Un moderne était le manque de dépassements en piste. Depuis de nombreuses années, la FIA nous promet du mieux. En 2009, les nouvelles règles aérodynamiques, l’arrivée du KERS et le retour aux pneus slicks avaient fait naître l’espoir dans les rangs des irréductibles fans de la discipline. Le résultat avait été mitigé, la faute au double diffuseur qui permettait aux équipes de récupérer une bonne partie des appuis censés être diminués par la réglementation et à un KERS n’équipant que quelques équipes et encore mal maitrisé.

Pour cette nouvelle saison, plus le droit à l’erreur, la FIA a sortit l’artillerie lourde : interdiction du double diffuseur, pneus Pirelli, retour du KERS, et DRS, tout était en place pour offrir aux spectateurs un spectacle grandiose. Après six courses, le moins que l’on puisse dire c’est que ça dépasse à tout va. Au total c’est pas moins de 419 manœuvres de dépassements que les 24 pilotes du plateau ont effectué. A titre de comparaison en 2010 on dénombre 191 dépassements sur ces mêmes circuits (Bahreïn n’est pas pris en compte ici) et 133 en 2009. La palme revenant au tracé d’Istanbul qui a offert 126 doublés.

Si le KERS et le DRS ont permis quelques manœuvres de dépassements, c’est surtout les pneus Pirelli qui sont à mettre au premier plan en ce début de saison. « Pirelli est arrivé en F1 après avoir participé à très peu d’essais privés et nous devons les féliciter pour ce qu’ils ont réussi à accomplir. Chaque pilote pourrait se plaindre de tel ou tel train de pneus, mais le fait est que nous avons des pneumatiques sûrs, qui sont difficiles à comprendre pour les teams et qui apportent quelque chose au spectacle en piste,» déclarait Martin Whitmarsh après la manche malaisienne. Pourtant les gommes italiennes n’étaient pas sans poser question avant l’ouverture du championnat (voir Trop tendres les Pirelli?).

Si le spectacle est donc, enfin, de retour pour le plus grand plaisir des pilotes et des fans, la F1 cuvée 2011 n’est pas sans défaut. Le premier est que les courses peuvent paraître confuses. Les nombreux dépassements, les passages aux stands et les stratégies différentes en fonction des pilotes sont autant de facteurs qui rendent les Grands Prix plus compliqués à suivre.

« Ce n’est pas simple pour les spectateurs de suivre ce qui se passe en course, parce que c’est aussi difficile pour les écuries. Ca fait partie du jeu cette saison, » avoue Stefano Domenicali.

Encore une fois, c’est le facteur pneu qui est au centre de toutes les attentions pour les équipes. Cette dégradation importante à un autre effet pervers, ce que Jarno Trulli appelle ‘la fin des qualifications’. « Nous avons vu qu’une fois passés en Q3 les pilotes et les écuries n’essayent plus à signer la pole mais préfèrent faire leurs calculs. La vérité est que la stratégie à un rôle bien plus important cette saison. En Turquie, par exemple, la course a commencé bien avant le départ. Ceux qui ont eu la possibilité d’économiser un train de pneumatiques le samedi l’ont fait, » se plaint l’Italien, en faisant référence aux pilotes Red Bull qui s’étaient contentés d’un seul tour lancé en Q3 lors de l’épreuve turque avant de rejoindre leur box pour suivre la fin de la séance devant les écrans de contrôle. Même scénario en Espagne quinze jours plus tard, Mark Webber célébrant sa pole avant même la fin de la Q3 alors qu’il restait cinq pilotes en piste. Dans le même ordre d’idée, victime d’un problème de KERS, Michael Schumacher avait préféré préserver ses gommes plutôt que d’essayer de signer un chrono qui ne lui aurait de toute façon pas permis de faire beaucoup mieux que dixième.

Cette situation est évidement regrettable. Pour régler le problème, Rubens Barrichello suggère de repenser le format des qualifications et de revenir, pourquoi pas, à celui instauré en 2005 où chaque pilote s’élançait seul en piste contre le chrono pour un tour rapide. « Je pense que le format était plutôt bon ces dernières années, mais nous ne faisons qu'un relais désormais, alors ça vaut le coup de voir s'il n'y aurait pas autre chose à faire l'année prochaine, » explique le pilote Williams.

Paradoxalement, alors que la saison 2011 est la plus spectaculaire sur la piste depuis bien longtemps, le suspense, quant à lui, risque bien de ne pas tenir bien longtemps. En effet, alors que depuis 2007, le championnat c’était joué dans lors des toutes dernières courses de la saison, avec notamment un final de toute beauté au Brésil en 2008 où la couronne mondiale s’est joué dans les derniers mètres du Grand Prix, la saison 2011 est ultra dominée par Sebastian Vettel qui n’a été vaincu qu’à une seule reprise, en Chine (merci les pneus…). Comme quoi, on ne peut pas tout avoir…

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes |