mardi 22 novembre 2011

La tentation du come-back

L’actualité de cette fin de saison 2011 est marquée par le possible retour de Kimi Räikkönen au sein de l’écurie Williams. Après deux ans passés sur les spéciales du rallye mondial, le Finlandais semble avoir fait le tour de la question et souhaiterait revenir à ses premières amours. «Racing, competing, is in my blood,» disait Ayrton Senna. Cette phrase est valable pour tous les grands champions qui, un jour ou l'autre, ont ressentit cette tentation de revenir après avoir raccroché leur casque.

Son casque, Mario Andretti ne l'avait pas vraiment raccroché lorsqu'il effectua son come-back en 1982. A l’époque le pilote américain a trouvé refuge aux Etats-Unis, dans le championnat CART, et s’était juré de ne jamais revenir en Europe et encore moins en F1, mais la proposition faite par Ferrari ne pouvait être refusée.

La Scuderia vit en effet des moments difficiles. La 126 C2 est la monoplace la plus rapide mais le duel entre ses deux pilotes – Villeneuve et Pironi – tourne au vinaigre avec comme point culminant le Grand Prix d’Imola. On connait la suite. Villeneuve perdra la vie à Zolder tandis que Pironi se blessera lors d’un accident sur le circuit d’Hockenheim. Si pendant 2 courses, seul Patrick Tambay, remplaçant de Villeneuve, a été le seul à défendre les couleurs de la Scuderia, il faut que les deux voitures de l’équipe soient alignées pour Monza. C’est là qu’intervient Mario Andretti qui reprend du service pour le cheval cabré 10 ans après avoir quitté l’équipe.

Retour réussi puisqu’il signe la pole position d’entrée. En course, l’Américain sera moins chanceux puisqu’il devra se contenter de la troisième marche du podium. A Las Vegas, le vieux se qualifie une nouvelle fois devant Tambay mais doit abandonner en course. Ce sera son dernier Grand Prix en F1, la Scuderia ayant opté pour le duo Arnoux-Tambay pour la saison suivante.

Nigel Mansell s'était lui aussi réfugié au pays de l'oncle Sam au terme de la saison 92, année de son sacre. Mais la mort de Senna à Imola en 94, avait laissé la F1 orpheline et Ecclestone souhaitait le retour d'une star. Chez Williams c'est d'un remplaçant au champion brésilien qu'on avait besoin, Franck Williams jugeant David Coulthard encore un peu tendre. C'est ainsi que le Lion fit son retour sur les grilles de F1 à l'occasion du Grand Prix de France, dans l'équipe qui l'avait presque mis à la porte 2 ans plutôt. Pour sa première course au volant de la FW14, Mansell se voit coiffé sur le fil par Damon Hill pour le gain de la pole position. Malheureusement le champion 92 sera contraint à l'abandon le lendemain. Mansell reprendra encore le volant de la Williams lors des trois dernières manches de la saison. Il abandonne à Jerez, qui accueille le GP d'Europe et termine 4ème au Japon. Il clôturera le championnat sur une note positive en signant la pole et la victoire lors de la dernière manche disputée sur le tracé urbain d'Adélaïde, au terme d'un duel d'anthologie avec Berger. A 41 ans, Nigel prouvait qu'il était encore capable de tenir la dragée haute aux autres pilotes du plateau.

Il est donc presque logique de le voir de nouveau de la partie la saison suivante. Mais contre toute attente c'est chez McLaren que le sémillant Britannique trouve refuge après avoir été mis à l'écart par Williams. L'association entre Mansell et McLaren sera un échec et tournera rapidement court. Absent lors des deux premières courses de la saison parce qu'il ne parvenait pas à entrer dans le cockpit étroit de la MP4/10B, Mansell fait ses débuts à Imola où il se qualifie à plus d'une seconde de Mika Hakkinen. Le dimanche il ne peut faire mieux qu'une 10ème place. Pour le Grand Prix suivant, à Barcelone, Nigel n'est plus qu'à 1 dixième de son équipier au terme des qualifications, mais sa course sera écourtée par une sortie de piste. Il n'en faut pas plus à Ron Dennis pour remercier son pilote. Mansell reprendra le volant d'une Jordan en 96 lors d'une séance d'essais, sans lendemain.

Si Mansell avait mis un terme à sa carrière fin 92, c’est en partie à cause de l’arrivée d’Alain Prost dans l’écurie anglaise l’année suivante. Le moustachu n’avait pas gardé de très bons souvenirs de sa précédente collaboration avec le professeur chez Ferrari en 1990. Ferrari qui avait remercié Prost avant la fin du championnat 91. La direction de l’écurie italienne n’avait pas apprécié les propos d’Alain Prost lors du Grand Prix du Japon, le pilote estimant qu’un conducteur de camion n’aurait pas pu faire mieux que lui au volant de cette voiture.

Les rumeurs vont alors bon train autour de l’avenir du triple champion du monde que l’on cite chez Williams à la place de Mansell qui retournerait chez Ferrari. En réalité, Prost envisagera d’aller chez Ligier mais souhaite plus qu’un statu de pilote. Malgré des essais encourageants réalisés au volant de la JS37, l’affaire ne se conclura pas et Prost prendra une année sabbatique avant de rejoindre Williams en 93.

Le retour du Français à la compétition sera un succès. Au volant de la meilleure voiture du plateau, Prost signe d’emblée la pole position en Afrique du Sud. Le lendemain, il remporte l’épreuve devant Ayrton Senna. En fin de saison, Prost décroche son 4ème titre mondial et décide de raccrocher son casque malgré un contrat le liant à l’équipe anglaise pour 1994. Comme pour Mansell un an plus tôt, l’arrivée de son grand rival, Ayrton Senna, ne plait guère au Français qui décide de se retirer.

Le quadruple champion du monde reviendra en F1 quelques années plus tard, mais dans le rôle du patron d’écurie, ayant finalement réussi à racheter Ligier, mais le succès ne sera pas au rendez-vous et Prost GP mettra la clé sous la porte lors de la saison 2001.

Le rôle de patron d’équipe est quelque chose que Niki Lauda expérimentera également, chez Jaguar, mais la réussite ne sera pas non plus de la partie. En revanche, son come-back, ou plutôt ses come-back ont été plus que concluants.
En 1976, tout semble réussir au pilote autrichien qui enlève 5 Grands Prix sur les 9 premiers du championnat. Victoires auxquelles s’ajoutent 3 podiums. Lauda semble se diriger vers un deuxième titre consécutif avec la Scuderia Ferrari, mais la 10ème épreuve du championnat en décidera autrement. L’Autrichien est victime d’une violente sortie de piste lors du premier tour et est prisonnier des flammes dans le cockpit de sa Ferrari.

L’état de santé du pilote est sérieux et l’on ne se fait guerre d’illusion sur l’issue de cet accident. Lauda recevra même l’extrême onction. Pourtant, le pilote Ferrari survivra à ses blessures et reprendra même la compétition, après seulement six semaines de convalescence, à l’occasion du Grand Prix d’Italie à Monza. Il terminera 4ème de la course. En fin de saison, au Japon, il peut encore prétendre à la couronne mondiale mais face aux conditions climatiques particulièrement difficiles, Lauda décide de ne pas prendre le départ et laisse le titre à James Hunt.

Après avoir remporté le championnat 77, Lauda quitte Ferrari pour rejoindre Brabham qu’il quittera l’année suivante lors du GP du Canada. Après avoir réalisé quelques tours au volant d’une monoplace revue et corrigée, Lauda annonce à Bernie Ecclestone qu’il n’a plus le cœur à courir et quitte le paddock pour s’occuper de sa compagnie aérienne.

Mais l’appel de la compétition sera plus fort et trois ans après son départ, Lauda remonte dans le cockpit d’une F1. A 33 ans, l’Autrichien effectue son deuxième retour, chez McLaren cette fois. Pour la première course de la saison 1982, disputée à Kyalami, il n’est qualifié que 13ème mais bouclera l’épreuve à la 4ème position, comme à Monza en 75. Le premier succès ne se fera pas attendre puisqu’il s’impose dés le troisième GP de la saison, à Long Beach. Lauda termine le championnat à la 5ème position. La saison 83 sera plus difficile, Lauda ne montant qu’à deux reprises sur le podium. Heureusement la saison suivante sera toute autre. McLaren abandonne le bloc Cosworth pour le V6 TAG-Porsche et les deux pilotes de l’équipe se disputeront le titre jusqu’à la dernière manche de la saison, Lauda prenant finalement le meilleur sur Prost. La saison 85 est décevante pour l’Autrichien qui termine 10ème au classement final avant de renoncer définitivement à la compétition.

D’autres pilotes ont essayé de revenir en F1 après s’être éloignés des paddocks, c’est le cas d’Alan Jones, de Jacques Villeneuve, de Dan Gurney ou même de Jose-Froilan Gonzalez. Le dernier en date est bien sur celui de Michael Schumacher sur lequel la chronique Pitstop est déjà revenue à plusieurs reprises. Kimi Räikkönen rejoindra-t-il la liste de ces pilotes ? La réponse ne devrait plus tarder puisque Williams a annoncé qu’elle dévoilerait son duo de pilotes pour 2012 avant le Brésil qui se disputera le week-end prochain.

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1 commentaires:

Anonyme a dit…

Le retour de Lauda est surtout à cause de sa cie aérienne qui est endettée, il y a eu un deal avec McLaren du style on rembourse vos dettes si vous êtes champion.

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