mardi 8 novembre 2011

Pourquoi Mark Webber ne gagne plus?

En Formule 1, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Pour rester au top il faut sans cesse de remettre en question, travailler. Pour un pilote, le meilleur moyen de savoir si on a fait du bon boulot est de comparer avec ce que fait son équipier. De ce point de vue, il est clair que la saison de Mark Webber est décevante. L’Australien n’a encore remporté aucune victoire alors Vettel s’est imposé à 11 reprises depuis Melbourne.

Alors qu’il avait été à la hauteur de son équipier l’année dernière, Mark Webber a semblé avoir perdu de sa superbe en 2011, alors que sur le papier la RB7 est bien plus dominatrice que ne l’était la RB6. Il y a environ un an, Aussie Grit était le mieux placé des pilotes Red Bull pour le titre mondial avant de se faire damer le pion par le jeune Vettel. Avant la course, Webber se voulait philosophe. « Je tiens à remporter le titre dimanche. Mais si cela ne se fait pas, alors j’aurai une nouvelle chance l’année prochaine, » déclarait l’Australien, une bonne façon de s’enlever de la pression. Pourtant il y a quelques semaines, le discours avait changé : « Je pense que l'an dernier était ma dernière chance d'être champion du monde. Mais j'ai tout donné et j'ai réalisé beaucoup de choses que d'autres personnes n'ont pas pu atteindre, je suis donc très fier de ce que j'ai fait. »Que s’est-il passé depuis le Grand Prix d’Abu Dhabi 2010 dans le chef du pilote australien ? Tentative d’explications.

La première chose dont il faut se souvenir pour bien comprendre la situation de Mark Webber, c’est que si l’an dernier il a été en mesure de jouer le titre mondial jusqu’à la dernière épreuve, dans le clan Red Bull il y avait clairement un favori : Vettel. Attention, au niveau du matériel, les deux pilotes ont probablement été traités sur un pied d’égalité (même si l’épisode de l’aileron avant de Silverstone peut laisser penser le contraire), mais d’un point de vue humain, l’avantage était sans aucun doute du côté du jeune allemand. En effet, Vettel était le choix du cœur pour Red Bull Racing. Le jeune allemand est un pur produit de la filière du taureau rouge et donc le succès de Vettel était aussi celui de cette filière mise en place par la marque de boisson énergétique. Le titre en poche, ça n’a fait qu’assoir un peu plus la domination de Vettel au sein de l’équipe autrichienne pour 2011.

Remporter un championnat peut transcender un pilote, tout comme le fait une première victoire. Au contraire, le perdre assène sans doute un sérieux coup au moral, d’autant plus quand, comme Webber, on se doute que maintenant l’attention sera d’autant plus grande sur son équipier. L’obstacle à franchir, à savoir battre son équipier, serait un peu plus haut à l’avenir.

« Mark était sur le point de remporter le championnat du monde l’année dernière. Mais depuis, tout se passe bien pour Sebastian, et ses performances semblent en baisse. C’est un peu comme avec Massa et Hamilton. Si vous avez un équipier très fort, alors psychologiquement ça devient plus difficile. C’est le cerveau qui contrôle le corps et pas le l'inverse, » explique David Coulthard.

Mais le simple coup au moral ne peut pas expliquer la saison 2011 en retrait de l’Australien. Si on regarde les résultats depuis Melbourne, il n’a été sur la deuxième marche du podium qu’à deux reprises, il y a donc autre chose. Le plus gros changement entre 2010 et 2011 vient des pneumatiques. Exit les Bridgestone au profit des gommes italiennes de chez Pirelli. Pneus auxquels Webber a du mal à s’habituer. « Ils sont très différents et les pilotes sont très sensibles au changement. C’est comme un golfeur ou un joueur de tennis a qui on change son équipement. Quand vous êtes à ce niveau et que vous essayez d’obtenir un avantage avec des petits détails, le moindre changement peut faire une grosse différence. Mais c’est au pilote de s’adapter, » expliquait le pilote australien en juin dernier.

Cette nouvelle donne technique permet en outre de mettre en avant une autre qualité de Sebastian Vettel dont nous vous parlions plus tôt dans la journée. Sa capacité d’adaptation. « Son contrôle de la voiture est exceptionnel, et il se démarque vraiment si la voiture ou les conditions sont difficiles. Sebastian fait des choses extraordinaires, même avec une voiture difficile à contrôler. Il arrive à contourner tous les problèmes, » souligne Sébastian Bourdais qui a cohabité avec le prodige allemand chez Toro Rosso.

Dés lors si Webber veut pouvoir être en mesure d’à nouveau mettre des bâtons dans les roues de son équipier, il va falloir qu’il trouve un moyen de se remettre en scelle dés les premières courses 2012. « Ce qui est sûr, c’est que Mark devra aborder la saison prochaine avec une approche différente, » analyse David Coulthard. Et cette nouvelle approche passera par une meilleure compréhension des gommes proposées par Pirelli, ce qui nécessitera probablement un pilotage différent. «Je dois travailler dur pour revenir en force l’année prochaine. C’est un peu comme un puzzle. La prochaine étape sera d’être en bonne position dès le départ de la course. A ce moment-là, nous serons de retour aux affaires,» reconnait lui même Webber.

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