jeudi 26 mai 2011

Au pied du Rocher

6 victoires et 5 poles pour Magic Senna!
De tous les Grands Prix inscrits au calendrier du championnat du monde, il y en a un qui fait plus rêver les pilotes que n'importe quel autre. Une course mythique que tous souhaitent, un jour, remporter: Monaco.

L'épreuve monégasque compte quelques uns des plus grands champions de la F1 à son palmarès. Parmi ces pilotes, c'est Ayrton Senna qui s'est le plus souvent illustré sur le tortueux tracé urbain, avec 6 succès dont 5 consécutifs.

S'il est celui qui s'est imposé le plus grand nombre de fois à Monaco, le Brésilien ne possède pas le record de participation. Ce mérite revient à Graham Hill avec 17 Grands Prix disputés.  En 17 départs, Hill s'est imposé à 5 reprises dans les rues de Monaco. L'Anglais avait fait de la Principauté son jardin. En 63, il signe sa première victoire monégasque profitant des soucis de Jim Clark qui, après avoir signé la pole, menait la course jusqu'au 78ème passage (sur 100). Jim Clark qui fait partie de ces grands pilotes qui ne se sont jamais imposé à Monaco. Cette victoire de Hill sera la seule d'une saison dominée par...Clark qui sera d'ailleurs sacré champion du monde cette année-là.

Pourtant, l'Ecossais était bien parti pour remporter l'édition 64 mais, une nouvelle-fois, la mécanique en décida autrement. Tout profit pour Graham Hill qui s'impose pour la deuxième fois consécutive. En 65, Lotus absente (l'équipe participait aux 500 miles d'Indianapolis), Hill s'octroie la pole et fait cavalier seul une bonne partie de la course. Retombé à la 5ème place suite à un incident avec un retardataire, l'Anglais effectue une remontée d'anthologie pour repasser, un à un, ses adversaire et s'imposer sous le drapeau à damiers.

L'édition 66 est remportée par Jackie Stewart, qui s'imposera à 3 reprises en Principauté (66-71-73), et il faut attendre la saison 68 pour revoir Graham Hill monter sur la plus haute marche du podium à Monaco. Faisant désormais partie d'une écurie Lotus meurtrie par le décès de Jim Clark quelques semaines auparavant, Hill domine l'épreuve réduite à 5 concurrents (sur 16) après seulement 17 tours sur 78. Le père de Damon, s'imposera une dernière fois en 69 au volant d'une Lotus 49. Hill, qui après avoir débuté sa carrière en F1 au pied du Rocher en 1958, boucla la boucle en 1975 en décidant de se retirer après une non-qualification au volant de sa Hill GH1.

Il faudra attendre les années 80 avant de revoir des pilotes dominer l'épreuve monégasque de cette façon. Le duo Prost-Senna se partageant les lauriers entre 84 et 93. S'élançant depuis la pole position, Alain Prost se fait surprendre par Nigel Mansell au départ. Mais sous la pluie, l'Anglais sera contraint à l'abandon après avoir glissé sur une plaque d'égout au 11ème passage. En fin d'épreuve, le pilote McLaren voit la Toleman de Senna revenir comme un boulet de canon dans ses rétros. La pluie rendant les conditions de piste particulièrement précaires, la direction de course décide de stopper au Grand Prix. Prost s'impose donc pour la première fois en Principauté devant un Senna particulièrement déçu.

L'année suivante, qualifié seulement en cinquième position au terme des qualifications, Prost profite des ennuis de ses adversaires pour remporter le Grand Prix de Monaco pour la deuxième fois consécutive. Le Français dominera l'édition 86 de la tête et des épaules. Partit depuis la première place sur la grille, Prost ne quittera jamais le commandement de la course et s'impose devant Ayrton Senna.

Senna qui signera son premier succès au pied du Rocher lors de l'édition 87. Deuxième derrière la Williams de Mansell, le Brésilien profite de l'abandon de ce dernier à mi-parcours pour coiffer ses premiers lauriers dans les rues de la Principauté. Après avoir laissé filer l'édition 88, qu'il dominait pourtant de main de maître, à son équipier Alain Prost, Senna montera 5 fois consécutives sur la plus haute marche du podium de Monaco.

Les trois années suivantes, Senna sera intouchable en Principauté. En 1992, la victoire aurait dû revenir à la Williams de Nigel Mansell, mais l'Anglais est, comme en 87, victime de sa mécanique. Un écrou mal serré l'oblige à repasser par la voie des stands. Ayrton Senna, alors deuxième, en profite et remporte une nouvelle fois "son" Grand Prix avec seulement 2 dixièmes d'avance sur le sympathique moustachu. Le triple champion du monde s'imposera une dernière fois lors de l'édition 1993.

Un record qu'il ne détient pas...
Le Brésilien ne reviendra jamais à Monaco. Son décès lors du Grand Prix d'Imola en 1994 laissera un grand vide dans le paddock. C'est cette année-là que Michael Schumacher s'impose pour la première fois dans le port de Monaco. C'est aussi à cette occasion que le futur septuple champion du monde signe la première pole de sa carrière. L'Allemand récidive l'année suivante. Qualifié 2ème sur la grille, derrière la Williams de Damon Hill, Schumacher profite d'une stratégie à un seul arrêt pour devancer le Britannique en fin d'épreuve.

En 1997, année de son 3ème succès, il est une nouvelle fois devancé par une Williams (celle de Heinz-Harald Frentzen) sur la grille de départ. Mais le lendemain, dans des conditions climatiques difficiles, le pilote Ferrari effectue un festival terminant premier avec plus d'une minute d'avance sur Rubens Barrichello sur Stewart. Le Baron Rouge s'imposera encore à deux reprises, en 99 et 2001. Qualifié, à chaque fois, sur la première ligne derrière une McLaren, il prendra l'avantage au départ avant de terminer premier d'un doublé Ferrari (avec Irvine en 99 et Barrichello en 2001.)

Depuis, le circuit monégasque se cherche un nouveau maître. Alonso s'y est imposé à deux reprises. Coulthard, Montoya, Trulli, Räikkönen, Hamilton, Button et Webber comptent chacun un succès en Principauté. Si le tracé, atypique, de Monaco fait la part belle au talent pur, il est surprenant de constater que des pilotes comme Jim Clark n'ont jamais inscrit leur nom au palmarès de cette épreuve mythique. A contrario certains pilotes ne se sont imposés qu'au pied du célèbre Rocher. C'est le cas, par exemple, d'Olivier Panis en 1996 au volant de sa Ligier. Mais ça c'est une autre histoire.

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