mercredi 20 juillet 2011

Silverstone 51 : La première victoire d'une Ferrari

La première d'une longue série...
Depuis sa création en 1950, le championnat du monde de Formule 1 est dominé par l'écurie Alfa. Mais à Silverstone l'année suivante, un homme va mettre un terme à ce règne sans partage. Cet homme c'est José Froilan Gonzalez, le premier pilote à faire triompher la Scuderia Ferrari en Grand Prix.

En cette année 1951, le circuit de Silverstone accueille la cinquième manche du championnat du monde de Formule 1. Bien que la discipline n'en est qu'a ses premiers balbutiements (elle était née l'année précédente), le succès populaire se fait déjà sentir. Pour quelques deniers, les fans de la première heure peuvent se rendre dans le paddock et approcher leurs idoles.
A cette époque 4 pilotes sortent du lot: Farina, Fangio, Ascari et Villoresi. Si le dernier cité est moins connu des spectateurs d'aujourd'hui, les trois autres ont marqués la mémoire collective du sport auto. A côté de ce quatuor, un autre pilote attire l'attention des fans: José Froilan Gonzalez. Surnommé par la presse "le taureau de la Pampa" en raison de son embonpoint et de son pilotage agressif (ça ne vous rappel pas un certains Montoya?) il avait hérité d'un autre surnom, moins flatteur celui-là...: "Il Cabazone" (Grosse Tête).

L'année précédente, le team Alfa Roméo avait tout gagné, à l'exception des 500 Miles d'Indianapolis auxquels elle n'avait pas participé. Cette domination allait prendre fin à l'occasion de ce cinquième rendez-vous de la saison 51.

En débarquant sur le circuit, Gonzalez ressent la sensation qu'il peut gagner cette course et enfin briser l'hégémonie d'Alfa en GP. Son style agressif était renforcé par sa position de conduite. Il se tenait voûté au dessus de son volant. Ce qui ne l'empêche pas d'être très performant. Ce jour là il réalise la pole avec une seconde d'avance sur Juan-Manuel Fangio. C'est aussi le premier tour de l'histoire de la F1 à être réalisé à une moyenne supérieur à 100 miles à l'heure. Gonzalez entre tout doucement dans l'histoire et ce n'est pas fini!

Le départ de la course est donné le dimanche à 14h30 sous une chaleur estivale (ce qui est rare à Silverstone) devant des tribunes bien garnies. Les quatre pilotes les mieux placés sur la grille font patiner leurs roues. Du coup c'est Felice Bonetto sur Alfa qui en profite pour virer en tête au premier virage. Gonzalez se lance alors à la poursuite du pilote de l'Alfetta 159. Il ne lui faut que deux tours pour prendre le meilleur sur Bonetto. Fangio le rejoint et met la pression sur son compatriote. La Ferrari est moins puissante que l'Alfa. Mais Gonzalez parvient à contenir les assauts de Fangio.

Au treizième tour, Fangio dépasse Gonzalez. Les deux pilotes sont sur une autre planète. Le reste de la meute est à distance respectable. Farina et Ascari perdent du terrain à chaque tour. Très vite les deux Argentin reviennent sur les derniers du peloton. Au moment de doubler Sanesi, Gonzalez quitte brusquement la trajectoire à Becketts, il parvient à éviter, de justesse, les de cônes de démarcation et les ballots de pailles et revient sur la piste sans trop de dégâts.

Gonzalez se lance alors dans une course poursuite effrénée pour rattraper Fangio qui lui à pris la poudre d'escampette. En six tours il reprend autant de seconde sur son rival. Les deux monoplaces sont roues dans roues. Le duo se livre à un duel de toute beauté. Nos héros du jour flirtent avec les limites, les dépassants même dans le cas de Gonzalez.

Au 39ème passage, Gonzalez se porte à la hauteur de Fangio et le double. Fangio rentre au stand pour ravitailler en essence et changer une roue. Il ressort juste devant Ascari et garde ainsi la deuxième place de justesse. Gonzalez, lui, compte 79 secondes d'avance sur son compatriote. Ce jour là, personne ne pouvait aller chercher Gonzalez, même pas le futur quintuple champion du monde à qui on intimait l'ordre d'accélérer la cadence. Mais Fangio était déjà à fond et ne pouvait aller plus vite. Au 76ème tour, la pilote Ferrari effectue à son tour un arrêt aux stands.

A dix tours de la fin de l'épreuve, Gonzalez compte une minute d'avance sur l'Alfa de Fangio. Le pilote lève un peu le pied et fini la course avec 57 secondes d'avance. Ferrari venait de remporter la première course de son histoire. Beaucoup d'autres suivront par la suite...



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