mardi 26 juillet 2011

Une déception nommée Heidfeld

(c)LAT/ Heidfeld sur un siège éjectable?
Après dix Grands Prix disputés, le verdict est tombé : Nick Heidfeld est une déception pour l’écurie Lotus Renaul GP. C’est ce qu’a déclaré Eric Boullier dimanche soir sur l’antenne d’Eurosport. Et c’est vrai que si on regarde le classement du championnat du monde, le pilote allemand ne devance son équipier que de deux petites unités seulement.

« C’est clairement une déception. Il n’a pas apporté le leadership que l’on voulait. Il n’a pas pris la main sur l’écurie et aujourd’hui, on s’appuie davantage sur Vitaly pour la performance et sur Nick pour le développement, » explique Boullier à Dimanche F1.

La déception est telle au sein de l’écurie britannique que Bruno Senna sera en piste vendredi matin lors des premiers essais libres du Grand Prix de Hongrie en fin de semaine. Un bon moyen de juger des performances du neveu d’Ayrton avant la pause estivale, en vue d’une future titularisation ? Pas impossible, d’autant qu’Eric Boullier a déclaré dans le paddock du Nürburgring que l’avenir d’Heidfeld n’était clairement pas assuré d’ici la fin du championnat.
D’ailleurs, la presse allemande ne s’y trompe pas et s’interroge sur l’avenir d’Heidfeld chez LRGP. « Nick Heidfeld doit-il s’inquiéter de perdre son job ?, » se demande Auto Motor und Sport, alors que pour Le Bild « Il est possible que son avenir dans ce cockpit ne soit plus assuré.»

Pourtant en début de saison, tout semblait en place pour que, enfin, Heidfeld puisse montrer l’étendue de son talent. En février dernier, la chronique Pitstop en avait d’ailleurs fait son favori au moment de trouver un remplaçant à Robert Kubica blessé dans un accident de rallye. Dés lors pourquoi à mi championnat, le bilan tiré par la direction de l’équipe conduit à une déception ?

Souvent dans sa carrière Nick Heidfeld s’est retrouvé confronté à de jeunes pilotes aux dents longues. Räikkönen, Massa pour ne citer qu’eux et s’est souvent vu relégué au second plan alors que ses équipiers prenaient du galon dans la discipline. Le cas le plus flagrant et celui de Räikkönen titularisé chez McLaren à la place d’Hakkinen en 2002 alors que Nick Heidfeld était un pur produit de la filière Mercedes et qu’il avait roulé avec le junior team de l’équipe anglaise en F3000. Avec Petrov, la résistance ne devait, en théorie pas être trop coriace. Même si le Russe a fait d’indéniables progrès par rapport à 2010 on ne peut pas encore le considérer comme un champion du monde en puissance, donc voir Heidfeld faire tout juste jeu égal avec lui laisse un goût de trop peu.

En Australie il se loupe complètement en qualification et termine 12ème en course alors que Petrov devient le premier pilote russe à monter sur un podium de F1. En Malaisie c’est lui qui place Lotus Renault GP dans le top 3. Si depuis les performances globales de l’équipe sont en baisse cela n’excuse pas les résultats signés par Heidfeld.  En qualification il n’a été qu’à une seule reprise qualifié dans le top 10 contre 7 pour Vitaly Petrov qu’il n’a devancé qu’une seule fois en qualification. Le seule à faire moins bien que lui c’est Massa chez Ferrari qui s’est systématiquement fait devancé par Alonso dans l’exercice contre le chrono. Autre point de comparaison, la saison dernière Kubica avait placé la R30 dans le top 10 à 18 reprises sur 19. Le Polonais avait échoué à la 11ème place à Abu Dabhi. C’est donc clairement le point faible de celui que l’on surnommait Quick Nick lors de son arrivée en F1 en 2000 chez Prost Grand Prix. Aujourd’hui cette époque semble bien loin.

Et si sa chance était déjà passée ? Si Nick Heidfeld avait passé trop de temps à végéter dans le ventre mou du peloton ? Si ces années à attendre sagement son jour de gloire lui avait fait perdre la rage de vaincre ? Un peu à l'image de ce que beaucoup pensaient de Button avant qu'il ne gagne son titre de champion du monde en 2009 au volant d'une monoplace largement au dessus du lot.  Aujourd’hui il semble que la messe soit dite pour Heidfeld. Quand bien même il terminerait la saison chez Lotus Renault GP il est clair qu’il n’a pas l’étoffe d’un leader. Tout au plus est-il un bon deuxième pilote.


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