mardi 19 avril 2011

Dans la cour des grands

Demandez à un jeune pilote qui use encore ses combinaisons sur les pistes de karting, quel est son rêve. A coup sûr il vous répondra que son objectif est d'arriver, un jour, en Formule 1. En 2011, ce rêve est devenu réalité pour quatre nouvelles recrues : Pastor Maldonado, Sergio Pérez, Paul di Resta et Jérôme d'Ambrosio. Après trois courses disputées, il n'est pas inutile de dresser un premier bilan des performances de ces quatre nouveaux membres du grand cirque de la F1.

Pérez a impressionné en Australie
Débutons ce petit tour d'horizon par le benjamin de cette nouvelle promotion, Sergio Pérez. Le vice champion 2010 des GP2 Series a été titularisé par Peter Sauber aux côtés de Kamui Kobayashi, avec l'étiquette de pilote payant. Le pilote mexicain est effectivement bien soutenu par des sociétés de son pays, et il est bien connu qu'aujourd'hui, le talent ne suffit plus pour accéder au plus haut niveau de sport auto. Si Pérez arrive donc avec les valises bien garnies, il ne manque pas non plus de talent, comme le prouve sa très belle septième place (avant la disqualification des deux Sauber pour aileron arrière non conforme) devant Kamui Kobayashi, en Australie. Personne n'a encore compris comment le jeune homme était parvenu à ne passer qu'une seule fois par la voie des stands pour changer de pneumatiques alors que l'ensemble du plateau effectuait au moins deux arrêts. En Malaisie, Sergio Pérez est moins chanceux et doit abandonner suite à un débris qui endommage le châssis de sa C30. En Chine, il se montre un peu brouillon en étant impliqué dans quelques incidents, le plus impressionnant étant celui avec Adrian Sutil dans le virage numéro 1. Il sera d'ailleurs, fort logiquement, pénalisé d'un stop and go pour cette manœuvre un rien optimiste. Quoi qu'il en soit, même s'il a encore beaucoup à apprendre, Pérez justifie amplement son statut de pilote titulaire.

Passage du DTM à la F1 réussi
Un autre pilote qui justifie sa titularisation, c'est Paul di Resta de chez Force India. Parmi les rookies cuvée 2011, Paul di Resta a un parcours légèrement différent des autres. Victorieux dans le championnat de F3 Euroseries en 2006, il rejoint l'armada Mercedes dans le championnat DTM l'année suivante. Championnat qu'il remporte la saison dernière. C'est également en 2010 qu'il fait ses premiers pas en F1, en prenant le volant de la Force India lors des essais du vendredi. La suite on la connait. Le pilote écossais, originaire de Uphall, a été titularisé aux côtés d'Adrian Sutil pour la saison 2011. Et en trois courses, il a prouvé qu'on pouvait être rapide en Formule 1 après être passé par le GP2 ou les World Series by Renault, en faisant plus que se défendre face à son équipier allemand. Avant la Turquie, le bilan et de 3 à 0 en faveur de l'Ecossais en qualification. Pas de quoi inquiéter Sutil qui déclare savoir où se situent ses faiblesses. Di Resta de son côté ne néglige pas l'expérience de son équipier pour la suite de la saison. « Adrian a beaucoup d’expérience en Formule Un. Même si, de manière générale, je suis très content de mes résultats, je reste très critique en ce qui me concerne. Mais si ça continue comme ça, c’est très bien. » Il faut dire que l’Ecossais sait l’importance de l’expérience puisqu'avec un an d'essais dans les jambes, il est, des quatre rookies, celui qui a le plus de kilomètres à bord d’une monoplace de Formule 1. Ceci expliquant sans doute cela.

D'Ambrosio apprend vite et bien
De l'expérience, voilà ce qu'a acquis Jérôme d'Ambrosio au cours des trois premières manches de ce championnat. Il faut dire qu'au volant d'une Virgin Racing pas franchement au niveau il ne peut pas vraiment espérer beaucoup mieux. Deux fois à l'arrivée sur trois courses, le pilote belge accumule les kilomètres et ne cesse de progresser. Jamais très loin de son équipier Timo Glock en termes de temps au tour, Jérôme s'est même offert le luxe de devancer l'Allemand tout le week-end en Chine. Au terme de l'épreuve, John Booth, team principal du team anglais estimait que d'Ambrosio pouvait être fier de sa performance. En comparaison, Lucas di Grassi avait dû attendre le neuvième Grand Prix de la saison ( à Valence ) pour faire de même en qualification l'année dernière. « Ce n’est encore que le début et j’ai beaucoup à faire, mais la façon dont je travaille et dont tout le team travaille est bonne et les résultats montrent que la voie que nous suivons est la bonne, » se réjouit le pilote Virgin. Espérons pour le jeune belge originaire de la région bruxelloise que les améliorations attendues pour la Turquie porteront leurs fruits et permettront à la MVR02 de grimper dans la hiérarchie et d'aller se battre avec les monoplaces du Team Lotus.

Débuts difficiles pour Maldonado
Finalement, le plus décevant de ces quatre jeunes pilotes est le champion 2010 du GP2 Series, Pastor Maldonado. Tout comme Sergio Pérez, le Vénézuélien constitue également un bel atout financier pour son écurie. Williams qui a vu pas mal de commanditaires quitter le navire à la fin de la saison dernière, ne pouvait pas passer à côté de la valise de Maldonado. Si son titre acquis en GP2 lui donne logiquement une certaine légitimité en F1, on ne peut pas dire qu’il lui fasse honneur jusqu’à présent. A sa décharge, c'est l'écurie Williams toute entière qui déçoit en ce début de saison. Pas simple dans ces conditions de montrer quoi que ce soit. Pourtant à y regarder de plus près, le bulletin rendu par Maldonado n’est pas si mauvais que cela. En Australie, il devance son expérimenté équipier en qualification avant d’abandonner en course. Barrichello, un rien optimiste dans une tentative de dépassement sur Nico Rosberg ne verra pas non plus le drapeau à damiers. En Malaisie, il échoue en Q3 mais à seulement deux dixièmes du Brésilien, avant de connaître un nouvel abandon en course. En Chine, Pastor se qualifie en 17ème position de nouveau à deux dixièmes de Rubens Barrichello, 15ème sur la grille. Il est donc un peu tôt pour commencer à tirer à boulets rouges sur le pilote vénézuélien. Rappelons nous que Nico Hulkenberg n'avait, lui non plus, pas vraiment impressionné son monde dans la première moitié du championnat avant de progresser de manière significative dans la seconde l'année dernière. A Maldonado de prouver qu’il peut s’améliorer au fur et à mesure de la saison, à condition que son équipe fasse de même.

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